“La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d’heure”, Carl Von Clausewitz
Je ne suis pas une experte des règles techniques du rugby, mais peu importe, l’important c’est que j’apprécie ce sport et surtout le club de ma ville, le Stade Toulousain.
Le rugby est un sport plaisant et convivial, auquel son jeu très collectif implique toute une équipe et pas seulement un seul homme. C’est un sport intéressant avec des règles très techniques d’une part, mais aussi parce que le jeu donne souvent un beau spectacle du collectif et de combat. Et enfin, malgré sa professionnalisation en 1995 et si l’on devait le comparer au football, le rugby est un sport très populaire et familial auquel le côté festif de la troisième mi-temps reste très convivial, le respect des supporteurs entre eux d’une part et les joueurs face à l’arbitre ou au camp adverse d’autre part, même s’il arrive parfois que les esprits s’échauffent lors d’un match durant lequel quelques baffes peuvent s’échapper lors des mêlées.
Guy Novès (dit le gitan ou le sorcier), ancien ailier gauche et entraîneur emblématique de plus de 40 ans du Stade Toulousain et qui est (sans chauvinisme) l’entraîneur le plus titré de France et d’Europe, a repris les rênes de sélectionneur-manager du XV de France. Lourde tâche et énorme défi pour l’ancien patron des Rouges et Noirs.
Un énorme défi en effet pour Novès, compte tenu qu’il reprend une équipe nationale en piteux état. Son niveau de jeu et sa performance ont été tirés, on peut le dire, au ras des pâquerettes, plus bas que terre. Avec en prime, un moral dans les chaussettes pour les joueurs et les supporteurs après une coupe du monde calamiteuse en Angleterre. Durant laquelle le XV de France s’est fait sortir, la tête basse et humiliait, au cours des quarts de finale face à la Nouvelle-Zélande (62 à 13). C’est dire que la tâche sera immense et rude, mais pas irréalisable ou insurmontable pour cet entraîneur exigeant, de talent et fin pédagogue.
C’est ainsi que cette nouvelle équipe nationale repart de rien, à zéro où tout est à reconstruire.
La France a ouvert le bal du tournoi des VI nations à la maison, avec une première rencontre difficile face aux Italiens et qui s’est résumée pour les Bleus par une victoire en demie teinte, car accouchée aux forceps. Mais une première victoire tout de même.
Samedi, le XV de France a réalisé une belle performance, battre l’Irlande qu’elle n’avait plus jamais battue depuis cinq ans et de plus cerise sur le gâteau, toujours à la maison.
Le XV de France, après avoir été, certes, dominé durant la première mi-temps par les Irlandais et qui n’a pas passé une seule seconde dans les 22 mètres du camp adverse, a été sanctionnés par trois pénalités marquées par le XV de Trèfle.
Les Irlandais, de leur côté, ont été sanctionnés de deux pénalités (dont un réussi pour les Bleus), mais n’ont pas cependant réussi à fléchir une défense française hermétique.
Mais à la 60e minute du jeu, les dominants se font dominer et le match se renverse en faveur des Bleus qui en profitent pour produire leur jeu implacable.
Il a fallu, en effet, seulement 10 petites minutes à la défense irlandaise pour s’écrouler face à des Bleus déterminés menant une bataille acharnée (4 ou 5 mêlées et un essai refusé par la vidéo) dans les 5 mètres irlandais et qui s’est soldée, sous la houlette de Maxime Machenaud, par un superbe essai de Maxime Médard et une transformation réussie de Jules Plisson.
La France qui se faisait mener 3 à 9, mène à présent 10 à 9 à la fin du match, laissant le XV de Trèfle aux abois.
Alors certains diront que c’est une victoire difficile, certes. Moi je dis une belle victoire tout de même, compte tenu que l’équipe de France repart de zéro et doit se reconstruire. Car lors de cette rencontre, les Bleus de Guy Novès nous ont prouvé qu’ils avaient la niaque, les atouts, les qualités pour réussir et nous surprendre.
Mais le plus important, le XV de France nous a rendu notre fierté et notre honneur. Et même, s’il s’avérait que les hommes de Novès ne remportent pas le tournoi des VI nations, chose que je ne leur souhaite pas, ils n’auraient pas démérité pour autant et pourront repartir la tête haute avec le sentiment du travail accompli. En tout cas, ils me donnent l’impression de travailler pour.
Sous l’analyse de cette rencontre, il me semble que les Bleus sont sur la bonne voie dans la perspective de la prochaine coupe du monde au Japon, en 2019.
“Que les joueurs soient heureux, c’est le fruit d’un travail tellement précis… Je découvre aussi tout le travail du staff. C’est un petit monde qui travaille très dur. Mais quand on voit ces jeunes gens aussi heureux, on a le sentiment du travail accompli. Mais est-ce que c’est la construction de l’avenir ? On le saura dans quelques semaines. D’expérience, il faut garder les pieds sur terre. Et on va les laisser sur terre parce que notre prochain adverse (pays de Galles) sera extrêmement dur, dixit Guy Novès.”
Le blog de Casimira 
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