DSK de UPM aux dirigeants européens : je vous avais déjà dit d’accepter de prendre vos pertes !


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« Selon Dominique Strauss-Kahn, ces grands personnages qui nous dirigent ont besoin d’avoir peur pour travailler ensemble… »

 

L’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, avait été convié hier à une conférence inaugurant la rentrée scolaire de l’Université Privée de Marrakech (UPM), son discours sur la crise mondiale et européenne devant plus de 300 personnes a été très applaudi et apprécié.

Mais pour comprendre de quoi il en retourne, pour ceux qui ont oublié, alors il est nécessaire de faire un petit retour en arrière, car déjà en septembre 2011 au cours d’une interview dans laquelle Dominique Strauss-Kahn, invité sur le plateau du JT de Claire Chazal sur TF1, avait déjà parlé, entre autres, de la crise européenne et du problème de la gouvernance.

TF1 dsk ceptembre 2011[… Tout d’abord, Dominique Strauss-Kahn, ne croyait pas que la monnaie euro était en difficulté, mais que la situation dans la zone euro était très sérieuse, à cause notamment du défi économique auquel l’Europe devra faire face, car selon lui, cette crise est la plus sérieuse pour les générations actuelles et celles à venir, et si nous ne réagissons pas assez vite, dans 25 ans, l’Europe sera une terre de désolation, avec des hauts taux de chômage et des systèmes de protections sociales à la dérive.

Afin de mieux réagir à cette crise, selon DSK, il faut comprendre d’abord ce qui s’est réellement passé et comment cette crise s’est déclenchée ? On pourrait croire que la crise a commencé par la faute de la bulle des subprimes, alors qu’elle est restée finalement un problème périphérique à la crise profonde de 2008. En tout, cas la crise des subprimes, si elle n’est pas responsable de la crise mondiale et surtout européenne, elle a révélé les faiblesses des pays européens.

Selon DSK, la crise profonde de 2008 à surtout montrer que les économies que l’on croyait dominantes, comme celles des USA, du Japon, mais aussi celles des pays européens, comme la France ou l’Angleterre, n’étaient plus aussi dominantes que cela. Cette crise a ainsi démontré qu’elles étaient gangrénées par la dette, qu’elles étaient déstabilisées par un système financier tout à fait hors de contrôle, qu’elles n’avaient plus le monopole de la technologie et qu’elles avaient aussi une démocratie vieillissante.

Ensuite en prenant le cas de la dette grecque qui est massive.

Pour DSK, il est nécessaire de la régler à tout prix, mais pas au prix de la stagnation, voire de la récession. Alors que le chemin de Crêtes sera difficile à remonter, explique DSK et pose la question : comment réduire la dette et ne pas entraîner les économies dans la stagnation ?

Selon l’ancien patron du FMI, les gouvernements européens ont du mal à le suivre ce chemin de Crêtes, pourquoi ?, demande-t-il. Parce qu’ils ne veulent pas prendre la mesure de l’ampleur du problème.

La Grèce, explique-t-il, s’est appauvrie dans cette histoire, elle a perdu de la richesse, pas seulement pour la Grèce, cela est aussi vrai pour d’autres pays européens, mais en prenant l’exemple de la Grèce, car elle est un bon exemple, parce qu’elle a été la première.

DSK nous explique que l’on peut dire que les Grecs payeront tous seuls, mais ils ne peuvent pas, ou, on peut dire, parce que nous sommes dans une Union, nous allons partager cette dette et il faut le faire, a-t-il insisté, parce que c’est la convergence budgétaire, comme on a eu la convergence monétaire au moment de la création de la monnaie euro. Le problème pour cela, c’est qu’il faut accepter de reconnaître qu’il faut prendre sa perte. Et une perte, il faut la prendre.

De plus, il rajoute, que tout le monde doit prendre sa perte, les Etats et les banques.

Mais pour cela, il aurait fallu être capable de dire, que l’on va reconnaître l’ampleur de la situation, plutôt que d’essayer de le pousser, les gouvernements ne l’ont pas résolu, ils ont poussé le problème devant eux, la boule de neige a grossi et cela a rendu la difficulté de plus en plus grande et la croissance a été de moins en moins forte.

Ensuite, enchaine DSK, le problème de ces pays européens, c’est qu’ils sont tous dans les élections et que cela, les gênent de prendre des décisions dans ce sens, semble-t-il.

Or, la réalité aujourd’hui, déplore DSK, est d’une telle ampleur qu’il aurait fallu prendre la mesure de cette ampleur et pour cela, il aurait fallu couper les pertes à cet instant précis pour pouvoir repartir de l’avant, parce que bien sûr, on pouvait repartir de l’avant. A la seule condition, que l’ont ne prennent pas des décisions tardives et que l’ont ne mettent pas en œuvre ces décisions de façon aussi lente.

C’est comme l’exemple du sommet européen du 21 juillet 2011, rappelle DSK, un grand sommet est mis en place, des décisions ont été prises et qui ne sont pas si mal, nous sommes deux mois après ces décisions prises et elles ne sont toujours pas mises à l’œuvre. Le temps de l’économie est plus rapide que ce temps de la politique.

Enfin, DSK insiste sur le fait qu’une action collective est nécessaire et possible, mais il faut accepter de prendre la perte quand la Grèce n’a pas fait ce qu’il fallait – quand les Européens ne l’ont pas suffisamment surveillé – quand les gouvernements européens n’ont pas été assez vite pour s’en occuper, et le problème majeur des gouvernements européens, c’est qu’ils font : soit trop peu – soit trop tard – soit souvent trop peu, mais trop tard. …]

Alors qu’au lendemain de l’intervention télévisuelle, DSK a été violement critiqué par l’ancien Premier ministre Fillon et aussi par l’UMP de Copé, qui les jugeaient être un irresponsable de vouloir ainsi effacer la dette grecque, alors que quelques mois plus tard, l’Europe a dû s’y résoudre à l’effacer partiellement au cours d’un énième plan de sauvetage et comme toujours, la décision a été prise beaucoup trop tard.

Force est de constater qu’il avait raison et que le problème reste d’actualité, Dominique Strauss-Kahn explique encore une fois aux gouvernements européens lors de la conférence à l’Université Privée de Marrakech : « le problème de la zone Euro s’arrêtera quand les dirigeants diront : on s’arrête, on encaisse le coup, on se le répartit.. et on repart. » Et puis, il enfonce le clou en disant que « nos dirigeants sont incapables de prendre une décision… une décision qui leur coupera un bras, mais qui est indispensable… »

Un dernier point sur le problème de la crise européenne, l’ex ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn, a déjà donné une solution provisoire lors de la conférence de Yalta (YES) en Ukraine, joué sur les flux pour les pays européens les mieux notés comme l’Allemagne et la France, en remettant dans le pot une partie de l’écart des taux d’intérêt au profit des autres pays européens moins mieux lotis… mais qui payent des taux d’intérêts exorbitants et qui à comme conséquence de faire exploser leurs dettes.

Pour la première fois, Dominique Strauss-Kahn a accordé un entretien à des journalistes d’ITélé venus à Marrakech assister à la conférence organisée par l’UPM.

Youtube – Publiée le 21 sept. 2012 par Menpolitique

C’est ainsi que DSK a fait part de sa volonté de vouloir apporter des solutions à la crise actuelle et en regrettant aussi que les pouvoirs publics actuels non pas aujourd’hui beaucoup d’idées nouvelles pour faire face à la crise.

[… C’est plus facile d’être critique quand on est à l’extérieur. Mais la critique peut être constructive. Je pense qu’il faut des idées nouvelles. Il n’y en a pas beaucoup sur la table. J’en propose certaines, elles sont bonnes ou moins bonnes, chacun jugera. Mais nous avons besoin d’idées nouvelles pour avancer. La période les réclame, sinon nous allons, notamment en Europe, nous enfoncer dans plusieurs années de croissance faible avec toutes les conséquences que ça peut avoir. …]

Il nous indique aussi qu’il n’est plus dans le temps de l’action, mais plutôt dans le temps de la réflexion.

[… Je ne participe plus à l’action mais il y a un temps pour tout. Je participe beaucoup à la réflexion, au travers des universités, des colloques, des think tanks. …]

Et que dans les années à venir, DSK jouera un rôle en donnant son avis sur les questions d’économie politique.

[… Je ne veux pas surestimer mon rôle personnel, j’espère que quelques idées auxquelles je tiens pourront aboutir, ou faire réfléchir (…). C’est un rôle qui me convient bien et que j’entends tenir dans les années qui viennent. …]

Pour conclure, selon l’ancien patron du FMI, DSK, il explique que « les grands personnages qui nous dirigent ont besoin d’avoir peur pour travailler ensemble. Aujourd’hui, il manque de pilotes, au niveau mondial, au niveau européen, juge-t-il. Les rencontres ressemblent à des discussions au coin du feu. »

 


 

Détrompez-vous, nombreux sont les soutiens qui croient en DSK, en France et dans le monde, comme le Brésil ou le Canada…

Voyez par vous-même, ici, avec une pétition de soutien avec plus de 5 300 signatures depuis mai 2011 : pétition du Comité de soutien à DSK

Ou là, avec un groupe de soutien : Groupe de défense et d’investigation pour Anne et Dominique (sur Facebook inscription obligatoire)

Et encore là, avec un autre groupe de soutien : Comité de soutien DSK

 

Retrouvez aussi cet article sur mon autre blog au Nouvel Obs.

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Publié dans Actualité, DSK, Politique

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